Heureusement, le passé ne meurt jamais complètement pour l’Homme. L’Homme peut bien l’oublier, mais il le garde toujours en lui. Car, tel qu’il est à chaque époque, il est le produit et le résumé de toutes les époques antérieures. S’il descend en son âme, il peut retrouver et distinguer ces différentes époques d’après ce que chacune d’elles a laissé en lui. Fustel de Coulanges – La cité antique, 1864
Au Tremblat
Sous le Tremble,
une ferme isolée.
Le Mauritanien
s’invite par nuit froide.
Trois lueurs de bougies
étincellent leurs visages.
Pour seul décor,
le drap sur le miroir.
Le sel et le sucre,
le bain-marie,
la cuisine en souvenir
des psaumes oubliés.
Le mal que l’on porte, qui protège,
se trace sur la peau.
Transforme,
et s’évanouit.
Sous le Tremble, en Berry,
se tisse une alliance silencieuse.
Les saisons inlassables
ne font que passer.
Identité et mémoire
Le syncrétisme porte le sceau du secret, fruit de compromis, fusion de religions, cultures et traditions différentes.
Tout individu, inscrit malgré lui, dans ce mouvement, devient en quelque sorte le dépositaire de collages, d’éclats et de mémoire universelle. Dans l’intimité de l’âme et du corps, le lien au Divin se contracte alors en un espace unique et sacré. Un fil tendu entre identité visible et héritage invisible.

