Il fut un temps où l’on croyait que Dieu avait quitté le monde. Mais les sages disaient : non. Il s’est dissimulé dans la poussière. Il a laissé derrière lui une trace. Une présence blessée, mais intacte.
On l’appelle Shekhina
On dit qu’elle se cache dans les visages, dans la peau, dans les plis, dans les rides, et que ceux qui savent regarder avec le cœur y reconnaîtront la trace du Nom ineffable. Elle ne réside pas dans la force. Elle descend doucement, dans les lieux les plus bas. On dit qu’elle pleure avec les exilés, qu’elle veille aux chevets des malades, qu’elle descend dans les ténèbres, sans jamais s’y confondre.
La Demeure
La Shekhina n’habite pas les palais. Dans l’Arbre de Vie, elle est Malkhout – la royauté abaissée, la dignité voilée, le royaume de la Présence ici-bas. Mais dans les mondes supérieurs, elle est Knesset Israël – l’assemblée des âmes, la fiancée du Saint-Béni-Soit-Il. Dans les temps à venir, quand le monde se réunira, alors la Shekhina remontera. Et le monde sera réparé. Et la lumière ne sera plus exilée. Et l’unité sera chantée à nouveau.
Souviens-toi de la Shekhina
Certaines femmes, debout, marchent dans le monde, comme on marche dans un sanctuaire ruiné – avec douceur, avec force, avec silence. Elles ne cherchent pas la lumière. Elles la gardent. On les appelle : femmes voilées. Ce voile n’est pas un tissu. C’est une lumière tenue dans l’ombre, une forme d’élévation dans l’exil. Elles ne demandent pas à être reconnues. Elles éclairent ceux qui savent s’arrêter. La Shekhina est là, dans le silence d’un cœur. Elle est la beauté sans vitrine. Elle est la mémoire du sacré dans le quotidien.